Le sanglier de Rue
MUSEE D'ART ET D'HISTOIRE FRIBOURG

Le sanglier de Rue - son histoire - son secret ?....
Quelques extraits de la fiche technique du Musée d'art et d'histoire Fribourg - Suisse (Madame Clara Agustoni)
Le sanglier de Rue - Musée de Fribourg

DONNÉES TECHNIQUES:
Bronze à la cire perdue - Epoque gallo-romaine (?)
Longueur: 13.5 cm
Hauteur: 13 cm
Epaisseur: 4.5 cm
Poids: 1176 7 g

"Vers la fin du mois d'avril 1910, prés de la Broye, en dessous de Rue, au lieu dit de La Donchire, en creusant une canalisation, un paysan tomba, à 1 m 1/2 de profondeur, sur un réservoir où aboutissaient deux sources. Il y découvrit un sanglier de bronze avec un oeil en rubis, mais n'y attachant aucune importance, il le donna à sa fillette en guise de jouet. Un amateur de Romont, soupçonnant la valeur de l'objet, l'échangea contre une poupée! Bref, grâce à l'avocat E.Dupraz, propriétaire du terrain où se trouvait le réservoir et après de longues et pénibles tractations, cette pièce entra dans les collections cantonales en 1912."
Nicolas Peissard, Carte archéologique du Canton de Fribourg, Fribourg 1941, p. 85
"...Très fréquemment représenté, le sanglier est l'un des animaux celtes par excellence. Son symbolisme concerne la plus grande partie du monde indo-européen et évoque depuis toujours la force et la vigueur. La chasse au sanglier, souvent illustrée, est synonyme de courage et on lui confère la même considération que pour la chasse au lion. Moins exotique que le royal félin, mais tout aussi redoutable dans sa fureur, le sanglier a occupé une place d'honneur dans l'univers celte: il décore les casques et campe sur les enseignes, il figure sur les monnaies frappées avant la Conquête et il est vénéré seul ou à côté d'une divinité, comme en témoignent la grande quantité de sangliers votifs et de nombreuses représentations sur des reliefs en pierre. A la période gallo-romaine, le sanglier peut accompagner Mercure ou Hercule.
Le petit bronze de Rue offre plusieurs points de réflexion (iconographie de l'animal, technique du travail, fonction de l'objet, style et datation), dont il est impossible d'aborder ici la problématique vaste et complexe."
" ... Si la reconnaissance de l'animal est aisée et immédiate, il n'en est pas de même pour son utilisation. La première impression est celle d'une statuette. Les pattes arrière, avec leur surface plane et lisse permettent de conclure à l'existence d'un socle, mais leur position suggère un plan irrégulier ou incliné, puisque l'arrière-train est légèrement surélevé par rapport aux pattes avant: on imaginerait facilement une sorte de rocher.
Toutefois, les deux anneaux indiquant que l'objet devait être suspendu, ou tout au moins attaché à un autre élément. Enfin, le petit tube qui s'insère dans le ventre représente vraisemblablement un changement d'utilisation.

Depuis sa découverte, différentes interprétations ont été proposées: lampe à huile, poids de balance, gargouille ou chèvre de fontaine, enseigne militaire, objet cultuel.

La comparaison avec des objets et des sujets analogues offre quelques précisions à ce propos."

"...Quoi qu'il en soit, l'animal a été rendu avec beaucoup de naturalisme et une grande richesse de détails, qui fournissent quelques indications pour sa compréhension. Tout dans la représentation indique que l'animal est farouchement sur ses gardes. L'attitude correspond à celle de la bête chassée, voire déjà blessée, qui s'appuie sur l'arrière-train, vraisemblablement prête à rebondir, pour faire face à ses agresseurs - chiens ou chasseurs. La gueule ouverte, elle extériorise sa force, tout comme l'amorce de crinière hérissée entre les oreilles témoigne du danger auquel elle est exposée. Enfin, le trou derrière l'oreille droite correspond étrangement à un point faible de l'animal, dont la poitrine est protégée par une épaisse plaque de cartilage. Le chasseur armé d'une lance ou d'une pique savait qu'il fallait viser cet endroit précis du corps, entre le cou et l'épaule, pour atteindre les parties vitales de la bête. Il semble par conséquent plausible d'y voir le point d'impact d'une arme, c'est-à-dire une blessure qui pourrait s'avérer fatale. L'iconographie ancienne de la chasse au sanglier le montre très clairement: l'animal attaqué et poursuivi dans ses derniers retranchements, s'accroupit sur ses pattes arrière tout en redressant la hure vers ses agresseurs, le regard fixé sur celui qui va l'achever."
"Dans ce cas, le sanglier de Rue s'inscrirait dans un groupe - votif ou ornemental - représentant une scène de chasse, dont il serait le seul rescapé."
La question de sa datation demeure encore ouverte - des analyses sont encore en cours. NB: Si des internautes souhaitent des informations (ou apporter leur contribution dans la résolution de l'énigme), contactez : agustonic@fr.ch
Nos remerciements à Serge MENOUD du service archéologique cantonal. (le Sanglier de A à Z).
Références :  Fiche technique de Clara Agustoni
Document du Musée d'art et d'histoire Fribourg - Suisse (http://www.fr.ch/mahf)
Site Internet du Service archéologique cantonal de Fribourg - Suisse (http://www.fr.ch/sac/)

    Retour à l'index

   @


© Site du Sanglier de A à Z - JFO Décembre 97.
Sources :
Musée d'art et d'histoire de Fribourg Suisse
Mise à jour le 29-06-2011.