LE SANGLIER |
L'auteur : Maurice PARENT |
Maurice PARENT nous apporte son
témoignage sur cette réalité dont il a su voir la beauté immobile, ou en mouvement, au
cours d'une révolution idéale qui va du printemps de la vie à son hiver. Son
interprétation réaliste est un profond respect pour les moeurs de vie des espèces
animales libres et notamment dans cet ouvrage : les sangliers. Voici quelques extraits et illustrations en noir et blanc et en couleur. |
LE PRINTEMPS. "Le soleil d'un printemps, qui se devine plus qu'il existe encore, n'a pas assez de force pour réchauffer le coeur de la forêt." |
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"...Pour l'heure, les voilà bien ronds, gainés dans leur livrée de zèbres roux, et à la manière de tous les petits d'humains et d'animaux ils jouent, courent, se battent. Ils s'entraînent aux spécialités de leur race, en imitant la laie. Faire des boutis en remuant la terre ; vermiller en cherchant des vers le long des sillons, muloter dans les galeries des rongeurs, fouger à la recherche des racines des fougères." |
L'ETE. |
"A la lumière d'une pleine lune d'été, toutes
générations confondues, aucun ne résiste à la senteur alléchante des grains mûrs. Le
plaisir, l'abondance, les enivrent. Tout ce qui n'est pas mangé, égrené, est roulé,
foulé, piétiné, jusqu'au petit matin. Banquets des sabbats, des mangeures qui auront
leurs conséquences. Plaintes justifiées, représailles, et, hélas, la haine des vandales. Peut-on plaider ou évoquer le gâchis imparable d'une averse de grêlons peu avant les moissons ?.." |
L'AUTOMNE "... Le soleil pâlit. Les feuilles quittent l'arbre, vidées de leur substance pour s'allonger sur le sol. Pluies et brouillards rôdent avant de s'installer dans leur saison. Encore sans inquiétude pour sa pitance, la compagnie fouille la forêt, accumule derrière elle les boutis, preuves de ses travaux. Elle chamboule le sol humide en champs de bataille, en fougeant les racines de fougères. Très recherchées ! Elle mulotte avec beaucoup de flair les petits rongeurs dans les galeries, les mulots et leurs réserves d'hiver sont avalés dans la foulée. Omnivore type avec quelques prédilections pour l'avoine à maturité laiteuse, les pommes de terre, le maïs. Il goûte peu ou pas la châtaigne et ne néglige point la charogne. Le rôle de nettoyeur forestier est à porter à son crédit...." |
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L'HIVER. |
" Mais il y a pire encore, il y a la neige. Les gouttes de pluie que le gel a saisies qui couvrent, étouffent l'herbe restreinte. Ils luttent contre le grand vent. Sensibles aux bises porteuses de crachin et de neige, ils recherchent les fourrés abrités des tourmentes humides. Le temps est venu des longs parcours, des vaines recherches pour une maigre subsistance sur un sol glacé, clos à leur faim. Gare aux marcassins tard nés dans la saison." |
EDITIONS OUEST-FRANCE |
Ouvrage de 75 pages - Dessins de Maurice Parent - Textes de Marie-Anne Parent - 1989. |
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© Site du sanglier de A à Z -JFO Décembre 97
Reproduction interdite des photos
Avec l'aimable autorisation de l'auteur, Monsieur Parent
Mise à jour le 29-06-2011.